Sa vie
Son oeuvre

A l'age de dix-sept ans nous avons entrepris avec deux amis d'enfance Marc et Philippe une visite de tout Israël, du centre au nord, du nord au sud et de nouveau cap sur le nord pour finir.
Notre premiere nuit, nous la passames a Natanya ou nous dormimes a meme le sol, dans un appartement complètement vide, preté par l'un de mes oncles. Notre seul luxe fut un poste de radio. Je me souviens d'une oeuvre pour violon solo cette nuit la, je me disais cette musique est tellement juive, tellement belle. A la fin le présentateur nous informa que Yehudi Menuhin venait de jouer une Suite pour violon d'Ernest Bloch.

Quelques années plus tard lorsque je me mis en quete de musique juive a Paris, après mon retour a la Torah, je me souvins et de l'oeuvre et du nom du compositeur. Je découvris ses autres oeuvres, son "Service Sacré", son "Baal Shem", mais ma préférée de ses oeuvres reste sa "Suite pour violoncelle numéro 3". J'en commencais d'ailleurs une transcription pour guitare classique et la jouait à mon prof, Michel Sadanowsy. S'il me taquina bien un peu pour mon culot, il me sembla que l'oeuvre ne l'avait pas laissé indifférent. Quelques années plus tard il me demanda si j'avais finalement terminé cette transcription. Peut-etre aurait-il aimé la jouer?

Ernest Bloch n'a jamais mis les pieds en Israël et pourtant sa musique parle sans nul doute de cette Terre. Moi qui l'habite depuis dix-sept ans dont quatorze a Jérusalem et de surcroit ai toute ma vie oeuvré a la création d'un Nigun de la Terre d'Israël, peux en attester.
Est-ce son amour et sa lecture assidue de la Bible qui ont réussis a l'attacher si fort a cette Terre, au point que sa musique semble etre née ici?
- Yoel Taieb -

Tous les textes © Yoel Taieb, mais vous pouvez librement les réimprimer à condition de mentionner que j'en suis l'auteur et l'adresse de mon site http://www.nigun.info

J'ai choisi pour illustrer cette page un extrait de la "Suite pour violoncelle n.3" d'Ernest Bloch

Né en Suisse en 1880 dans une famille de confession juive, il émigra aux Etats-Unis en 1917 et devint citoyen américain. Violoniste, chef d’orchestre, compositeur et éminent pédagogue, il fut un artiste solitaire en restant à l’écart des nouveaux courants musicaux du début du XXème siècle. « Dieu nous garde de toutes les théories », déclarait-il.
Animé par une profonde spiritualité qu’il puisa avant tout dans ses racines hébraïques, la première partie de son œuvre est très souvent l’expression de cette quête, avec des œuvres comme Schelomo, Trois Poèmes Juifs ou la Suite Baal Shem qui fait référence à Baal Shem Tov, grand Rabbin du XVIIIème siècle qui fonda le mouvement hassidique. Ce mouvement religieux populaire vise à l’extase mystique par la mélodie improvisée, Nigun (titre du 2ème mouvement de cette suite pour violon et orchestre). Sur cette quête spirituelle, qui charge sa musique de sentiments profonds, Ernest Bloch a eu ces mots : « ce qui vraiment m’intéresse est l’esprit hébraïque, cette âme complexe, ardente, agitée, que la bible fait vibrer en moi »

Return to top